Convaincante relecture des premiers albums de Gainsbourg à l Archipel : Gainsbourg confidentiel. Pierre Mikailoff - 22 septembre 2018
Extraits de presse :
« On aime beaucoup. Ce récit musical se démarque des habituels biopics pour évoquer le Gainsbourg des débuts difficiles. Le trio livre ici un spectacle original, sobre mais efficace, et surtout, truffé des détails d'une tranche de vie que l'on connaît mal. Vous pensiez tout savoir de Serge Gainsbourg ? Vous en découvrirez sans doute bien plus ici. » - TÉLÉRAMA
« Jean François Brieu a écrit un texte superbe tant sur le plan du style que du récit. Ce spectacle est une bouffée d’air frais, une visite à Gainsbourg délicate, pertinente et forte. Stéphane Roux est une magnifique incarnation du personnage de cette époque sans aucune outrance, tout en points millimétrés, en profondeur, en pudeur, reflétant à merveille ce chanteur plein de doutes à ce moment-là. Un spectacle qui obtient un grand succès bien mérité, car tout est parfait. À voir et entendre. » - RegArts
« Gainsbourg confidentiel”, une pépite musicale »
Ah, s’immerger dans l’intelligence de ce génie mélancolique et misogyne que les femmes adoraient, ses jeux de mots brillants ! Une mise en scène claire, pour une évocation truffée de détails passionnants... !- Le Dauphiné
« Amateurs de (bonnes) chansons, précipitez- vous !» Un spectacle réussi, pleinement original. Attachant, intelligent et sensible. - Vaucluse Matin
« Une véritable pépite pour les amateurs du poète sombre et romantique et les amoureux des années cinquante. » - La Grande Parade
« Si vous aimez Gainsbourg, il faut impérativement voir ce spectacle. L’esprit de Gainsbourg est bien restitué avec ses thèmes un brin cyniques, un brin ironiques et complètement désabusés et bien sûr toujours drôles. » - Pianopanier.com
DERNIERS AVIS PUBLIC
THEATREonline.com - 23 septembre 2018
Cher Lucien Un type allume un clope, et s'installe, verre à la main, dans un fauteuil genre club et commence à vous raconter l'histoire de Lucien, le gars au piano. Texte ciselé, hommage narquois au champion de l'art mineur. Sur le côté, un guitariste électrique d'avant les wah-wah/distorsion, genre jovial et un contrebassiste hyper-présent. Et ce trio nous balade dans les chansons du Gainsbourg d'avant les yéyés. On dit rive gauche,mais c'est presque devenu insultant.. Quels textes ! Et une superbe connivence entre les trois, visiblement ravis d'être là. Le chanteur a de toutes petites faiblesses vocales, mais une belle aisance et un beau timbre. On en redemande et ils en redonneraient volontiers. A voir vite avant que ce bijou ne disparaisse des salles.
TickeTac.com - 23 septembre 2018
A voir et surtout à entendre Une heure presque et demie de bonheur pour qui aime le Gainsbourg des premiers temps (ce qui n'empêche pas d'aimer le reste...). Un chanteur/conteur, deux musiciens, sur un texte superbe qui retrace les débuts de Serge G. Le chanteur évite l'écueil de l'imitation et interprète ces textes un peu oubliés, parfois ignorés avec une vraie personnalité. Une mention spéciale pour le guitariste qui nous restitue le magnifique son Elek Bacsik. Ce type joue avec gourmandise et un plaisir évident, soutenu par un bassiste impeccable. Bravo les gars, la classe.
BilletReduc.com - 30 septembre 2018
Entre les oreilles Qu'il était mignon quand il était petit, le beau Serge... Avant de devenir l'alcolo déjanté pas rasé qu'il s'est construit pour les media. Le sens du mot, Monsieur, de l'allitération, de l'allusion, du demi-mot, parfois du calembour. Du grinçant souvent, du touchant parfois, de l'écorché toujours. Voilà ce que nous donne à entendre, et comment, ce trio d'enfer. Sur un texte sans faute - de goût ni d'orthographe - le chanteur interméde des bijoux early Gainsbourg qu'on n'entendait plus, avec une aisance élégante qui leur va si bien. Soutenu, accompagné, porté par le swing irréprochable de deux musiciens ravis (merci Mr. le guitariste de cette générosité). Voilà un type qui influence la chanson française, de Scotch en Chatterton, depuis 50 ans, et c'est un beau cadeau que l'on nous fait de le faire revivre avec cette classe-là.
EXTRAIT DU TEXTE :
On le voit à peine, le pianiste, sur la scène exiguë du cabaret Milord l’Arsouille, en cette année 1957. Pourquoi, d’ailleurs, le remarquerions-nous ? Il n’est là que pour accompagner les artistes, et plus particulièrement Michèle Arnaud. Le pianiste s’appelle Lucien Ginsburg. Il a 29 ans ; il a choisi Serge pour prénom « parce que Lucien, ça fait coiffeur pour dames ».
En ce temps-là, on est intellectuel, cinéphiles, fondu du roman noir. Michèle Arnaud, que Serge accompagne, est assez typique de la faune qui brûle la nuit dans ce cabaret tenu par Francis Claude, un anar bourré d’humour, copain de Ferré à la vie, à la mort. Cette jeune femme libre, ancienne étudiante en philo et future comparse de Jean-Christophe Averty pour ses émissions les plus extrêmes, est bien dans l’air de ces temps existentialistes où l’on y croise Gréco au bras du Miles Davis, Patachou coupant les cravates des clients en chantant du Brassens ou Catherine Sauvage éructant du Ferré interdit sur les ondes des radios nationales.
Le déclic se produit lorsqu’il voit Boris Vian, transpirant de trouille, ressemblant à une grande asperge blanche enfilant les couplets sans un regard, sans un merci, interpréter, bras ballants, des horreurs baptisées Je bois, Les joyeux bouchers ou On n’est pas là pour se faire engueuler.
Donc c’est dit, pour cet antéchrist du music-hall, Serge sera dorénavant auteur-compositeur-interprète. C’est dans ce cabaret que Jacques Canetti, directeur des variétés chez Philips, découvreur de Leclerc, Brassens, Brel…, pose son œil d’aigle sur cette petite frappe sauvage qui crache son répertoire comme la vipère son venin.
Prudent, Serge, bien planqué derrière son piano, chante les mésaventures oniriques d’un poinçonneur, station Lilas. Le voilà membre à part entière de l’écurie Canetti.
1958, l’album Du chant à la une !… paraît à l’automne. Il a tout pour être disque culte, c’est-à-dire tout pour déplaire. Une pochette intello au possible : portrait noir et blanc qu’on dirait arraché à une fiche anthropométrique de commissariat de police.